« C’est le soleil d’août qui donne son goût aux pommes » – la pomme est arrivée à sa grosseur en août et le soleil va la mûrir et lui donner sa saveur ; on la cueillera en septembre.
Petit animal à la mauvaise réputation (souvent justifiée) pour tous les dégâts qui lui sont reprochés, la fouine peut cependant être touchante et attendrissante. C’est en tous les cas mon expérience.
De son nom latin Martes foina, ce petit mammifère carnivore d’une grande agilité et vivant surtout la nuit, comme beaucoup de mustélidés, dégage une odeur désagréable, toutefois moins forte que celle du putois qui ne fait d’ailleurs pas partie de sa famille. Elle a un pelage très doux, de couleur brun qui tire vers le gris foncé, et un jabot blanc divisé en deux parties qui couvre la gorge, le poitrail et le haut des pattes avant.
Son corps allongé mesure de 40 à 50 cm et se termine par une queue touffue qui mesure entre 20 et 30 cm. Elle pèse de 1,2 kg à 2 kg ; le mâle est plus gros que la femelle. Elle est courte sur pattes. Son museau est pointu, et elle porte de petites oreilles en forme de triangle et des petits yeux pétillants qui n’ont rien de tendre.
Étonnamment, la fouine peut vivre de dix-huit à vingt ans en captivité et seulement de trois à dix ans en liberté.
La petite famille
L’accouplement de la fouine a lieu en été. C’est la femelle qui donne le ton, en dégageant des sécrétions assez odorantes et en poussant des cris stridents destinés à attirer le mâle. Elle conservera en elle l’œuf fécondé pendant sept à huit mois – on le dit « en dormance ». Ensuite, entre deux et cinq petits se formeront et naîtront en mars-avril. La femelle les allaitera. Ils naissent glabres et aveugles et ne commenceront à voir qu’après un bon mois.
Sa maison, votre maison
En dehors de la période de reproduction, la fouine est plutôt une solitaire. Son habitat est le même que l’homme. Détestant le froid et la pluie, elle squatte vos greniers, granges, abris de jardin, caves, etc. Elle recherche des endroits secs où elle aura la paix et dans lesquels elle marquera son territoire par des excréments de 7 à 8 cm et par son odeur. C’est alors qu’il vous faudra installer des cages pièges avec des appâts comme un maquereau fumé ou un œuf… car la cohabitation n’est pas un cadeau. Son remue-ménage la nuit dérangera votre sommeil, mais ce n’est pas tout. Car les dégâts dans l’isolation de votre maison et les câbles rongés peuvent créer de nombreux problèmes.
Sa nourriture
La fouine raffole des petits rongeurs, des baies, elle aime gober les œufs. Si vous avez un poulailler et qu’elle parvient à y rentrer, les caquètements des poules effrayées vont l’énerver et elle les tuera toutes d’une morsure dans le cou afin de retrouver le calme autour d’elle. Elle mange aussi les petits oiseaux, les déchets ménagers et les insectes.
Ses prédateurs
Ses principaux prédateurs sont le renard, le blaireau et le grand-duc. En Belgique, la fouine est considérée comme un gibier mais est absolument interdite de chasse, sauf muni d’une autorisation de régulation sous strictes conditions.
par Joël Lambert
La nature, c’est sa façon de respirer, presque sa raison d’être, tout simplement. Il s’y balade et l’observe depuis qu’il est petit. Elle le révèle à lui-même, nous explique-t-il. Parce que chaque instant compte : humer l’air de la forêt, planter des arbres, rencontrer un renard, faire du miel, se délecter d’un vin en bonne compagnie, ou passer du temps avec ses deux amis, des teckels. Joël nous emmène dans son monde, entre sagesse, tendresse et malice.
Ma petite histoire
Il y a quelques années, j’avais fait un bûcher (pour le bois) près du poulailler, j’avais à ce moment-là 10 poules et un coq blanc, un chanteur hors normes. J’avais installé dans le poulailler des petites cases où les poules pondaient chaque jour et où le soleil donnait sa chaleur lors des beaux jours. Souvent à mon retour, vers 17 heures, j’allais ramasser les œufs. Un jour, ma surprise fut grande d’y voir une fouine qui y dormait paisiblement. Je décidai d’aller chercher un fusil, mais bien entendu, le temps que je revienne, elle avait disparu. Mais je ne remarquai aucun dégât, ni dans les œufs ni chez les poules. Quelques jours plus tard, la fouine était de nouveau là, même topo, mais toujours aucun dégât. J’en parle autour de moi, et une personne me conseille de lui laisser un œuf, les poules gambadant sur le terrain ne caquetant pas (ce qu’elles auraient fait si elles avaient été enfermées), elle ne les embêterait pas. Et en effet, jamais de poules tuées, car le soir, le poulailler fermé, la fouine ne pouvait y rentrer. Ce manège dura longtemps, je n’ai jamais eu de dégâts, je laissais un ou deux œufs qui disparaissaient. Un jour sa présence a cessé – le bûcher était vide. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, mais je revois cette fouine dormir paisiblement dans le nid paillé, une vision qui dégageait une espèce de tendresse et une profonde quiétude.