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Médicaments coupe-faim : le dividende est roi !

Le coup de gueule de Luc Ruidant

Un goût de déjà vu. Le covid a permis d’épingler les liens d’intérêts de nombreux experts médicaux avec les sociétés pharmaceutiques. Mais aussi les bénéfices plantureux engrangés par ces dernières. Et voilà que l’histoire se répète avec l’arrivée des médicaments coupe-faim pour lutter contre l’obésité, un fléau qui se répand à travers le monde, et non plus seulement les États-Unis.

On estime que 650 millions de personnes sont obèses sur la planète, 1,9 milliard en surpoids. De quoi faire saliver les investisseurs. Le marché de l’obésité pourrait atteindre 77 milliards de dollars par an en 2030 au niveau mondial, selon les analystes de Morgan Stanley.
Deux laboratoires devraient se partager l’essentiel du gâteau, le danois Novo Nordisk et l’américain Lilly. En juin 2021, Novo Nordisk a obtenu l’homologation du Wegovy et, moins d’un an plus tard, l’Ozempic, son grand frère, lancé en 2017 pour lutter contre le diabète de type 2, a lui aussi été autorisé pour la perte de poids. De son côté, Lilly a lancé en 2022 l’antidiabétique Mounjaro. Son pendant pour lutter contre l’obésité, le Zepbound, vient d’être autorisé aux États-Unis.

Ces médicaments se présentent sous la forme d’un stylo prérempli à injecter sous la peau, au niveau de l’abdomen, de la cuisse ou du haut du bras. Communément appelés coupe-faim, ils sont à l’origine une nouvelle génération d’antidiabétiques – les analogues GLP1 – contre le diabète de type 2, dit « gras » car associé à la « malbouffe » et souvent à l’obésité. À l’origine, car aujourd’hui utilisés pour perdre du poids, ce qui explique leur succès.
La molécule qu’ils contiennent, la sémaglutide ou la tirzépatide selon les laboratoires, s’est révélée être très efficace dans la lutte contre l’obésité. Elle a pour effet annexe de réduire l’appétit en renforçant le sentiment de satiété des patients.
Mais en attendant l’eldorado espéré, c’est un peu le chaos. Le battage médiatique lié au lancement du Wegovy, notamment sur le réseau TikTok, a déclenché dès 2022 une pénurie de toute la classe d’antidiabétiques dont il émane, privant les diabétiques d’un traitement essentiel.

Par ailleurs, selon une enquête menée par Reuters*, un groupe influent de spécialistes de l’obésité a empoché, au cours de la dernière décennie, au moins 25,8 millions de dollars de la part de Novo Nordisk en échange de la promotion de ces médicaments lors de leurs consultations, leurs conférences, dans leurs directives thérapeutiques, dans leurs cliniques et dans leurs sociétés médicales. Collectivement, ces médecins ont bel et bien fait pression pour que Wegovy et d’autres médicaments similaires soient prescrits d’urgence à une grande partie des patients souffrant d’obésité.
« Ces paiements font partie d’une campagne visant à convaincre les médecins américains de faire du Wegovy l’un des médicaments les plus prescrits de l’histoire – et à persuader les assureurs sceptiques de le payer », selon le rapport.
Enfin, l’efficacité très séduisante de ces coupe-faim fait craindre aux autorités sanitaires un mésusage de la part de personnes qui souhaiteraient seulement perdre quelques kilos, sans pour autant souffrir d’obésité. Leur utilisation n’est pas sans danger et certains effets secondaires graves ont déjà été répertoriés, notamment des problèmes gastro-intestinaux majeurs, des idées suicidaires, des comportements d’automutilation et des cancers.
Bref, en pleine expansion, le marché de l’obésité laisse entrevoir des profits juteux pour l’industrie pharmaceutique. Comme trop souvent, le risque pour la santé des patients est, lui, négligé, le dividende est roi…

 

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