En dehors du puçage, point de salut face à l’IA ?
Fondée en 2016, Neuralink (« neurone » et « lien ») a pour objectif de « concevoir une interface cerveau-ordinateur entièrement implantable et cosmétiquement invisible pour vous permettre de contrôler un ordinateur ou un appareil mobile où que vous alliez 1 ».
Implanter des puces dans le cerveau, pour le dire plus crûment, voilà le fantasme d’Elon Musk. Pour faire passer la pilule, le fantasque milliardaire précise que les travaux de recherche de sa société vont permettre de soigner et d’améliorer la qualité de vie de patients atteints de paralysie ou de maladies neurodégénératives et même psychiatriques comme la dépression.
Qui oserait en effet excommunier les implants cérébraux dès l’instant où, grâce à eux, un jeune homme tétraplégique retrouverait l’usage de son bras ?
Coutumier des envolées lyriques, Musk n’a pas hésité, lors d’une conférence de presse, à utiliser une formule aux « accents bibliques » en affirmant que sa start-up pourrait « aider les aveugles à voir et les paralytiques à marcher ». Une vision qu’on peut qualifier de démiurgique.
Mais ce n’est pas tout. Pour le patron de Neuralink, ses « puces » de la taille d’une pièce de monnaie doivent permettre à l’humanité d’arriver à une « symbiose avec l’IA ». Craignant que des systèmes d’IA devenues tyranniques ne nous dépassent et ne prennent un jour le contrôle, il ne fait pas fait mystère de sa volonté d’aboutir à « augmenter l’être humain ».
Et si vous en êtes encore à croire naïvement que tout ceci n’est que pure fiction qui ne verra jamais le jour, sachez que Neuralink a récemment reçu le feu vert des autorités de santé américaines pour tester les implants cérébraux connectés sur des humains 2.
De quoi réjouir Elon Musk, mais aussi le Dr Laurent Alexandre, tout aussi friand d’interventions-spectacles que le richissime américain.
Connu pour avoir créé le site Doctissimo, l’urologue s’est improvisé expert en IA et futurologue, ce qui lui ouvre encore plus grand les portes des plateaux télé, et ce, même si ses propos deviennent au fil du temps de plus en plus ahurissants.
Pour ce dernier qui se complait à réduire l’être humain à son cerveau et qui va jusqu’à prétendre que l’âme est une production dudit cerveau, le QI est une baguette magique, et face à la « menace existentielle » que représente l’IA, il n’y aura point de salut pour l’humanité si elle n’augmente pas de manière exponentielle ses capacités cognitives. Comment ? Grâce aux puces, pardi. Et il va jusqu’à prédire l’immortalité de l’espèce humaine, rejoignant ainsi le rêve des milliardaires de la Silicon Valley. À condition que nous fusionnions avec l’IA.
Reprenant le credo transhumaniste de Musk et d’Alexandre, Amid Faljaoui, directeur des magazines Le Vif/L’Express et Trends-Tendances, considère lui aussi que, pour contrer l’IA, nous sommes appelés à devenir des cyborgs avec des implants au cerveau 3.
En quelque sorte, tous ces gens nous invitent à guérir le mal par le mal. Ils sont semblables à certains marchands d’antivirus informatiques qui créent d’abord les virus pour bien terroriser les utilisateurs et puis qui viennent avec leurs solutions qui, de toute manière, n’amènent jamais une sécurité à 100 %.
N’y a-t-il vraiment aucune autre solution plus intelligente ? Une autre voie qui consisterait à guérir le mal par le bien ? Comment ? En s’élevant spirituellement et en développant nos immenses capacités intuitives, le plus souvent en sommeil chez la plupart des Terriens…
1. https://neuralink.com/
2. https://twitter.com/neuralink/status/1661857379460468736
3. https://trends.levif.be/opinions/implanter-des-puces-dans-nos-cerveaux-pour-nous-eviter-detre-les-labradors-de-lintelligence-artificielle/